- Publication : 21 septembre 2014
Episode 3 : Le choc...
22 avril 1997...
C'est le jour de l'anniversaire d'un très bon ami à nous...
Mais ce jour-là, cette année là, pour nous c'est surtout le jour où on a rendez-vous pour le scanner de Jérémie...
C'est le jour où notre vie a basculé...
... Nous voilà donc rendus à l'hôpital de Cholet (49), où nous avons rendez-vous avec le pédiatre pour le scanner. Vu que ce n'est pas un examen ordinaire, Philippe est présent.
Malheureusement, nous ne pouvons pas accompagner Jérémie pour l'examen, il nous faut donc attendre...
Attendre... C'est long d'attendre quand on se demande à quelle sauce on va être mangé... Et puis, je n'ai pas l'habitude d'être séparée de Jérémie et, n'ayant jamais passé de scanner moi-même, je me demande comment cela se passe pour lui, comment il réagit, comment il va. J'ai hâte que ce soit terminé, hâte de retrouver mon enfant.
Ça y est enfin, l'examen est terminé. Jérémie nous revient... Il n'a pas l'air traumatisé : ouf !
Le pédiatre est là lui aussi, prêt à nous convier dans son bureau. Mais... il a une drôle de tête, un visage fermé, grave, et il propose que des infirmières prennent Jérémie en charge le temps de l'entretien, afin que l'on soit plus tranquille.
A sa façon de le proposer, je sens qu'il nous faut accepter, mais d'emblée cela m'inquiète. Je sens que je me décompose, car mon instinct me dicte que tout ça n'est pas bon signe. Jérémie n'est pas un enfant turbulent, il est au contraire très calme, alors si le pédiatre ne veut pas qu'il soit présent avec nous dans son cabinet, ça ne me dit rien qui vaille... Mais je n'ai pas le temps de réfléchir davantage, et nous n'avons pas le temps de discuter avec Philippe : il nous faut entrer dans le bureau.
Là, la sentence tombe... Terrible. Comme un couperet : le pédiatre nous annonce qu'ils n'ont pas découvert ce qu'il pensait, à savoir la simple rupture d'une petite veine dans le cerveau de Jérémie. Non, à la place de cela, ils ont découvert... une tumeur cérébrale !
C'est le choc. Nous sommes abasourdis, effondrés... Pire : anéantis ! A ce moment là, la vie s'arrête le temps d'un instant : le ciel vient de nous tomber sur la tête. On se dit que ce n'est pas possible, et pourtant nous sommes bien là, dans le bureau de ce pédiatre, tout désolé de devoir nous annoncer un verdict qu'il n'avait pas prévu.
Avec douceur et gentillesse, il nous explique que Jérémie va devoir être conduit immédiatement à l'hôpital d'Angers pour y passer une I.R.M. (dont l'hôpital de Cholet n'est pas encore équipé à ce moment là), afin d'avoir des images plus précises que celles du scanner, et voir de quelle sorte de tumeur il s'agit...
Quelques instants plus tard je retrouve mon fils, que je serre contre moi. Comment faire pour ne pas craquer devant lui ? Comment faire pour ne pas l'affoler puisque je le suis complètement ?
Je me retrouve avec Jérémie dans l'ambulance qui nous conduit à Angers. Philippe nous suit avec la voiture. J'aurais tant aimé l'avoir à mes côtés...
C'est un cauchemar. Un film d'horreur qui commence. Car à ce moment là, nous ne savons rien de plus, nous ne savons pas ce qui va arriver ni comment tout cela va finir. A ce moment là, je suis loin d'avoir le recul que j'ai aujourd'hui...
Evidemment, je pense au pire dans cette ambulance qui n'en finit pas d'arriver. Une heure de route dans ces circonstances, c'est long, très long, très très long...
Je pense à une tumeur cancéreuse... Je pense que je ne vais pas pouvoir voir mon petit bonhomne grandir... Je pense à des choses horribles...
Je regarde par la fenêtre de l'ambulance et j'ai l'impression que les paysages ne sont pas réels. J'ai l'impression d'être entrée dans un monde parallèle où d'un côté il y a nous, et de l'autre côté, les autres. Plus rien n'est plus pareil. Une nouvelle vie commence... J'ai peur...
A suivre...
J'imagine aisément, que lorsqu'on nous annonce une terrible nouvelle, surtout lorsqu'on ne s'y attend pas, ça doit être horrible. On se dit toujours que les parents doivent partir avant les enfants, et puis l'imagination, du à l'ignorance, nous fait galoper dans des idées noires, on imagine le pire. C'est vrai que la non connaissance des choses amène la peur.
Bisous.
Oui c'est tout à fait ça. On redoute toujours ce qu'on ne connait pas et/ou ce qu'on ne maîtrise pas. On a peur... On s'interroge, on aimerait avoir des réponses à nos questions, et comme on ne les a pas on imagine plein de choses. Et inévitablement on imagine le pire... C'est terrible de vivre ça !
Belle journée à toi. Bisous.
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