- Publication : 29 octobre 2014
Episode 7 : Retour à la case départ...
C'est un immense bonheur de retrouver la maison avec Jérémie, et de reprendre notre quotidien, loin de l'hôpital...
Notre vie maintenant est cependant différente de celle d'hier, et nous ne savons pas de quoi demain sera fait... Vous me direz, que personne ne le sait... Mais nous le ressentons vivement à présent, ce qui n'était pas le cas avant.
Nous ne savons pas quelle va être notre vie avec Jérémie, car cela dépendra surtout de sa récupération : pourra-t-il un jour à nouveau marcher ? Pourra-t-il un jour à nouveau se servir de sa main ? Pourra-t-il aller à dans une école ordinaire ?
Ces questions, et tant d'autres encore, se bousculent dans ma tête mais, ce qui me préoccupe avant tout maintenant, c'est l'évolution médicale, ce qui peut se passer... Ce qui va se passer... Pour être exact, disons plutôt que cela me ronge...
Je redoute surtout la prochaine I.R.M., fixée au 19 juin prochain. Cela nous laisse peu de répit, et en même temps c'est long tout ce temps à attendre dans la crainte...
19 juin 1997...
Nous voilà de retour pour une hospitalisation d'une journée dans ce service de pédiatrie que l'on aurait aimé ne jamais connaître...
Jérémie doit avoir un électro-encéphalogramme, mais surtout une I.R.M. de contrôle afin de vérifier si la tumeur a bien été enlevée en totalité...
Je suis vraiment très angoissée à l'idée du résultat de cette I.R.M., comme si notre vie en dépendait...
Ça y est enfin, nous allons savoir... Je me revois dans la chambre de l'hôpital, près du lit de Jérémie.
Là, on nous annonce que la tumeur n'a pas été enlevée totalement, et qu'il va falloir opérer à nouveau.
Cette fois-ci, c'en est trop pour moi, je m'écroule... Les infirmières m'attirent dans le couloir. Je suis complètement désespérée, j'ai l'impression d'être dans une impasse, dont on ne pourra jamais sortir. L'impression d'être dans une histoire sans fin...
Les infirmières me réconfortent et m'encouragent à ne pas voir les choses aussi dramatiquement que cela. A ce moment là, je me sens pourtant incapable de vivre à nouveau ce que l'on vient de vivre pendant toutes ces semaines d'hôpital... Elles insistent sur le fait que la première hospitalisation a été longue en raison des complications, mais qu'il n'y a vraiment aucune raison pour que ça se produise à nouveau cette fois-ci...
Pour Jérémie... je n'ai pas le droit de baisser les bras...
Alors pour Jérémie, je me ressaisis...
Le neurochirurgien nous explique à nouveau qu'il faut impérativement que la tumeur soit ôtée en totalité pour que Jérémie puisse être considéré comme guéri, et qu'il faudra réaliser autant d'opérations que nécessaire jusqu'à temps que tout soit enlevé... S'il en reste encore ne serait-ce qu'un micro micro millimètre, la tumeur grossira à nouveau...
Il nous dit qu'il pensait sincèrement avoir tout prélevé mais nous explique que la tumeur était vraiment très grosse (à peu près la taille d'une orange) et, de ce fait, elle comprimait tellement le cerveau que sa couleur était à peu près semblable à celle du cerveau. En en enlevant plus, il avait le risque d'enlever des cellules saines...
La situation est difficile à vivre mais bien évidemment je ne lui en veux pas. Je le considère toujours comme le sauveur de mon enfant, et je lui fais confiance...
Nous rentrons à la maison, anéantis...
Le temps semble maintenant comme suspendu dans l'attente de cette seconde opération, prévue début juillet...
Début juillet 1997...
Je ne me souviens plus de la date exacte de l'intervention, car le cachet sur le carnet de santé de Jérémie est trop pâle pour pouvoir en déchiffrer la date.
Je me souviens par contre très bien que, la veille de l'opération, nous nous sommes à nouveau retrouvés dans le bâtiment pour adultes, là où il n'y a pas de jolies peintures sur les murs comme dans le service pédiatrie...
Là, un interne nous dit avec condescendance que c'est malheureusement le lot des patients atteints de ce genre de tumeur que de subir ainsi plusieurs opérations, que c'est le genre de tumeur qui repousse toujours, pour finir par devenir maligne.
C'est le coup de grâce ! Jamais encore on ne nous avait dit ça. Je tombe de haut... Je panique...
Je suis dans tous mes états quand arrive le neurochirurgien. Evidemment nous lui demandons des explications par rapport à ce que l'on vient d'apprendre. Il est en colère, et nous dit que cet interne ne sait absolument pas de quoi il parle ! Il nous confirme que Jérémie sera bel et bien guéri quand la tumeur sera totalement enlevée, et nous demande à nouveau de n'écouter que lui...
Je respire un peu mieux...
La vie de Jérémie est de nouveau entre ses mains...
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Je pensais que l'opération durerait beaucoup moins longtemps cette fois-ci mais à une heure près, c'est la même chose...
Encore une horrible journée à attendre qu'on nous dise la seule et unique chose qu'on a envie d'entendre dans ces circonstances, c'est-à-dire : "tout s'est bien passé"... Ce que l'on traduit immédiatement par "il est vivant"... C'est quasiment tout ce qui nous intéresse dans ces moments là tellement notre crainte est grande qu'il arrive quelque chose. On ne vit qu'avec des "et si...".
J'ai l'impression de revivre le même scénario que la dernière fois et pourtant, la suite est complètement différente...
Je m'attends à passer encore de longues semaines à l'hôpital, dans la crainte de complications...
Mais tout va plus vite, tout se passe mieux, à tel point que, quasiment une semaine après, à ma plus grande surprise, on nous annonce que Jérémie va pouvoir rentrer à la maison !!! J'ai du mal à y croire tellement ça me semble incroyable par rapport à la fois prédédente !
Je ne me souviens plus de la date exacte de sa sortie... Sur le carnet de santé il n'y a qu'un pâle cachet où l'on devine seulement "juillet 1997" et près duquel il est écrit : "2ème intervention d'exérèse d'un astrocytome pilocytique temporale gauche."
Mais sur des photos je constate qu'il n'était pas encore opéré le 05 juillet... et qu'il a fêté ses 2 ans à la maison le 14 juillet.
Ce dont je me souviens très bien, en revanche, c'est que nous sommes partis en vacances une semaine à Eymoutiers (Haute-Vienne) avec Jérémie fin juillet, en espérant souffler et nous évader un peu... En espérant surtout oublier l'I.R.M. de contrôle prévu le 13 août...
A suivre...
Je me dis qu'il y a pire... Il y en a qui ont subi encore plus d'épreuves que nous... L'important est que ça se soit bien fini, chose que je ne savais pas à l'époque, au moment où on vivait les faits...
J'avoue que je n'aurais pas pu écrire notre histoire sur le moment... Ce n'est que parce que j'ai le recul et que tout va bien maintenant que j'arrive à le faire...
Et justement, je voulais savoir si tu as vu le film "la guerre est déclarée" ? Après ce que tu as dit sur mon blog (que tu ne vas voir quasi que des comédies) je suppose que non. Ce film raconte l'histoire d'un couple dont le bébé va avoir une tumeur. C'est vu du point de vue du couple, de comment ils vont vivre "la bataille".
J'avais été voir ce film au cinéma et en sortant, je l'avais trouvé très beau, mais je me demandais ce qu'en pensaient des gens qui ont vraiment vécu cela. Je pensais te poser la question sur ce blog, mais pas pris le temps. Puis, j'ai pensé te le dire sur mon blog quand tu as dit que tu n'allais plus au cinéma pour des films qui traitent de problèmes de société, et pareil pas encore pris le temps. Et là, oh surprise, je m'aperçois que ce film passe en télé demain soir sur France 2; du coup, je viens te le dire plutôt ici que sur mon blog (tu peux supprimer mon message si tu trouves que c'est hors-sujet).
Si tu as l'occasion de le voir, j'aimerais bien que tu me dises ce que tu en penses (pas dans le détail bien-sûr, c'est très intime comme sujet). Pour info, Valérie Donzelli (la réalisatrice et actrice principale) et Jérémie Elkaïm (l'acteur principal du film) ont réellement eu dans leur vraie vie de couple leur enfant atteint d'une tumeur au cerveau. Tu pourras sûrement trouver plein de liens sur internet où c'est expliqué, comme là par exemple : lefigaro.fr/.../...
Non je n'ai pas été voir le film "la guerre est déclarée" au cinéma, et le pire est que ce film ne me dit absolument rien ! Car même si je ne vais pas voir ce genre de film au ciné (et là encore moins par rapport à cette histoire précisément), j'aurai pu au moins en avoir entendu parler, mais je ne m'en souviens pas...
Rassure-toi ton message n'est pas hors-sujet du tout, bien au contraire ! Tu sais j'ai déjà réfléchi à ce que deviendra ce blog quand j'arriverais au bout de l'histoire de Jérémie, et je me disais que j'allais sans doute enchaîner en élargissant le sujet, et ce film justement pourrait faire l'objet d'un article par exemple, comme tout autre témoignage ou histoire vécue dans ce domaine... Donc merci à toi de m'en avoir parlé, car je n'y aurais peut-être même pas prêté attention sur le programme télé : je ne le regarde pas systématiquemen t, car parfois Philippe et/ou les enfants ont déjà repéré un truc et du coup je suis le mouvement, ou alors quand je le regarde je ne lis pas systématiquemen t tous les résumés, parfois je passe quand je n'accroche pas avec le titre, ce qui justement est un peu le cas ici. Je n'aurai jamais pensé à une histoire pareille avec ce titre...
Du coup merci vraiment, on va le regarder ou bien l'enregistrer, et je te dirais. Tu sais ça ne me dérange pas d'en parler ensuite et te te donner mon avis, car c'est un peu l'objet de ce blog : je l'ai fait parce que j'étais prête, parce que j'ai suffisamment de recul maintenant pour ne pas m'"écrouler" à chaque fois que j'en parle, et dans un but d'échange justement.
Déjà je peux te dire que ça m'a fait une sensation bizarre de lire le résumé. Je ne sais pas comment expliquer. C'est quelque chose qu'on a vécu, qui fait parti de notre parcours de vie, une histoire en fait ordinaire comme bien des gens en vivent avec toutes les maladies. Mais du coup là ça va passer à la télé, comme si justement ce n'était pas ordinaire... Comme si ça méritait d'être raconté à tous. Et d'un coup je me dis que moi aussi je fais la même chose ici : je raconte notre histoire, pas avec des images mais avec des mots...Comme quoi à un moment y aurait-il ce besoin de raconter pour se libérer de quelque chose ? Je ne sais pas si tu arrives à comprendre ce que je veux dire... Alors ça va certainement me faire bizarre de regarder ce film, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre. Tout ce que je sais, c'est que chaque histoire est différente, car il y a plein de sortes de tumeur au cerveau, et même pour une même sorte de tumeur selon là où elle est placée, la taille et tout et tout, tout diffère d'une personne à l'autre... Alors je suis vraiment curieuse de découvrir cette histoire, de voir comment ce couple a vécu les choses, et de voir comment le sujet est traité...
Et merci aussi beaucoup pour les liens. Pour l'instant je n'ai pas pris le temps d'aller voir mais je vais le faire dès que possible avec plaisir.
Je te souhaite un bon film alors.Tu vas découvrir quelquechose de très original. Elle a choisi d'essayer de faire un film "positif" sur le sujet.
J'avoue qu'en sortant de la séance, en me disant que c'était un très beau film, je me suis demandée si ceux qui étaient dans l'épreuve au moment où ils voyaient cette fiction n'allaient pas détester le film.
Si je dis que c'est intime, c'est parce que le film est du point de vue du couple, de comment eux vivent l'épreuve. Ce n'est pas du tout un film qui va détailler la maladie en elle-même. En revoyant la bande annonce, je me rends compte que je ne pensais pas qu'on voyait autant l'enfant, dans mon souvenir je croyais qu'on le voit quasi pas. On sait finalement maintenant qu'en vrai leur couple n'a pas tenu après une telle épreuve, même s'ils sont restés en bons termes puisque pour ce film ils ont travaillé ensemble. Tout ça pour dire que la maladie peut souder ou au contraire faire voler en éclat un couple ou une famille, faire perdre des amis que l'on croyait sincères... tout dépends de comment chacun vit les choses...
J'espère que de voir quelquechose d'un peu similaire à ce que vous avez enduré sera constructif et que ça ne va pas trop t'éprouver. Bonne soirée !
C'est dans le même encart de mon programme télé que j'ai lu aussi qu'il s'agissait ici d'une tumeur au cerveau cancéreuse, donc déjà je sais que c'est bien différent de notre cas. Affaire à suivre donc, je reviendrai vers toi dès que j'aurai vu le film...
Concernant le film, je garde un avis un peu mitigé... Bien sûr on peut dire que c'est un beau film, car c'est une histoire vraie qui se termine bien, une histoire forte, poignante, touchante. Mais je pense qu'ils n'ont montré que la plus belle partie de l'histoire, le plus beau : la victoire sur la maladie. Ils ont traité le sujet avec le recul de cette fin heureuse pour leur fils, en occultant complètement tout le reste, le plus dur, ce qui a fait que la réalité c'est en fait que oui, ils ont gagné la guerre dans leur combat face à la maladie, mais à quel prix ?... On voit qu'ils font la fête, qu'ils rigolent, qu'ils restent unis... Et pourtant, c'est bien pendant la maladie de leur fils qu'ils se séparent : ça, c'est une des cruelles réalités... Ils disent en commentaire oral seulement qu'ils finissent par arrêter de travailler, qu'ils voient leurs amis de moins en moins, qu'ils se retrouvent isolés : ça, c'est aussi la réalité !
Du coup, je me demande quel était leur objectif au juste : raconter leur histoire autobiographiqu e, ou juste s'en inspirer pour en faire une autre histoire ? Car il y a des choses qui m'ont vraiment surprise... Le fait par exemple qu'ils se sauvent sans rien dire de l'hôpital de Marseille avec leur enfant, au lendemain du scanner... Ont-ils vraiment fait une chose pareille ? Le fait aussi qu'ils s'amusent la veille au soir de l'opération de leur fils en disant à tour de rôle "j'ai peur que..." (tu sais, comme pour le jeu "j'ai mis dans mon panier..."), pour finir par un gros délire qui les fait éclater de rire. La veille au soir de l'opération, franchement j'ai du mal à croire qu'on puisse être dans cet état d'esprit, tellement on est rongés par l'angoisse...
En même temps, je comprends aussi : quel intérêt à faire ressortir tout ce qui est triste, dur et cruel, et à montrer la dégradation de leur couple ?
Sinon j'ai été surprise par la façon dont leur fils a été traité à l'hôpital. J'ai trouvé que pour Jérémie le personnel a fait preuve de beaucoup plus d'humanité et de bienveillance. J'imagine tout à fait du coup que selon les hôpitaux les choses peuvent être effectivement bien différentes... Et puis, lorsque leur fils passe le scanner par exemple, on dit ensuite à la maman qu'il est en salle de réveil et qu'elle ne pourra le voir que le lendemain ! ????? Alors qu'on lui dit avant le scanner qu'il ne serait endormi que le temps du scanner... Jérémie aussi a été endormi, juste le temps du scanner, et on a pu le retrouver aussitôt après...
Nos histoires sont différentes car on a pas eu à mener le même combat. Eux ont du se battre pendant des années contre la maladie, pour sauver leur fils. Notre combat à nous a plutôt été dans la rééducation, pour arriver à construire une nouvelle vie pour Jérémie. Eux ont été obligés de vivre pendant des années entre hôpital et maison, nous n'avons passé que quelques semaines à l'hôpital... L'hôpital est usant, épuisant, et peut-être que dans les mêmes conditions qu'eux notre couple n'y aurait pas résisté non plus, au lieu de se renforcer comme il l'a fait...
Et puis, dans le tweet des parents que tu mets sur FB, ils disent que leur fils a de petites séquelles qui le rendent original. Et pourtant, à la fin du film, quand on voit leur fils dans le bureau du neurochirurgien , en train de jouer à la console, on ne voit aucune séquelle, et il n'en est question à aucun moment du film. Alors, pourquoi ne pas avoir montré cette face de la réalité ? Tu ne l'aurais pas mis sur FB, je ne l'aurais d'ailleurs pas su, et j'aurais pensé que leur fils ne gardait aucune séquelle...
Je pense que finalement je ne suis pas bien placée pour juger le film, car je n'ai pas un regard neutre et j'ai tendance à être dans la comparaison de ce qui ne se compare pas. Maintenant je vais pouvoir regarder le documentaire et je vais peut-être mieux comprendre leur approche des choses.
Pour finir je termine par une réflexion que j'ai beaucoup aimée dans le film. Lorsqu'il demande pourquoi c'est tombé sur eux, elle lui répond que c'est parce qu'ils sont capables de le surmonter... De toutes façons quoiqu'il nous tombe sur la tête on a pas le choix, mais je trouve que c'est une belle façon de voir les choses.
Du coup, je me demande si du fait qu'ils ont un métier artistique et donc développé certaines capacités que nous, nous avons laissées "en sommeil", ce n'est pas cela qui leur permet de vivre de cette façon cette épreuve... Comme par exemple, les gens qui ont peu de mots à leur disposition parce qu'ils ont été en échec scolaire sont plus violents que les gens qui ont les moyens de s'exprimer verbalement... Je ne sais pas si c'est clair ce que je dis :)
Sachant que c'était une histoire véridique - leur histoire de surcroît-, avant de voir le film je m'attendais à une histoire 100% autobiographiqu e. Ce n'est qu'en regardant le film, et surtout après en y réfléchissant, que j'ai compris que ce n'était peut-être pas ça leur objectif...
Je n'ai pas encore pris le temps de visionner le documentaire, ni de faire d'autres recherches. Peut-être que cela va nous éclairer... En fait, la question que je me pose finalement maintenant c'est : est- ce une histoire autobiographiqu e, ou est-ce un film tiré d'une histoire vraie ? Là est toute la différence, qui peut changer ma façon de voir le film. Sauf, que, au moment de voir le film, j'ai juste retenu que c'était l'histoire qu'ils avaient vécue, et donc j'en ai déduit, à tort peut-être, que c'était autobiographiqu e à 100%...
Je suis sidérée d'apprendre que l'idée du film leur soit venue aussi rapidement, pendant la maladie même de leur fils, et non pas seulement après l'issue heureuse... Ecrire je peux le concevoir, car j'ai écrit très très longtemps un journal intime, et je sais que ça aide. Du moins sur le moment, car après ça ne m'empêchait malheureusement pas de ruminer... Après en étant en couple, je n'ai plus ressenti ce besoin d'écrire, du moins écrire si, mais plus de journal intime. Par contre je n'aurai pas pu concevoir de me remettre à écrire au moment où on a vécu notre épreuve, car j'étais tétanisée à l'idée d'une issue fatale, et surtout j'avais une épaule sur laquelle m'appuyer. Par contre je n'arrivais pas à prendre du recul sur le moment, contrairement à eux. Alors c'est sûr, ils ont en eux une très très grande force et une pensée positive que beaucoup n'ont pas, sans doute aidés par ce côté artistique qui les anime et leur donne une autre façon de voir les choses que la plupart d'entre nous.
Merci pour le lien, j'ai beaucoup de retard à ce niveau là mais j'irai visionner tout ça dès que possible.
Comme quoi, il semble bien qu'avoir des capacités artistiques donne une sacrée force aux gens. Dans un monde où y'en a que pour les matheux (j'en suis pas, c'est pour ça que j'insiste), il serait bon de réfléchir à ce qu'apporte l'éducation artistique ou littéraire à notre vie :)
Mais je pencherais plutôt pour l'idée que ça aide à prendre du recul quand même. Tout comme la philo d'ailleurs. Je "milite" (c'est un bien grand mot) pour les cours de philo dès la maternelle, et pas seulement en terminale... Même si on en parle de plus en plus, c'est loin d'être une réalité pour l'instant !
Je ne sais pas si tous ceux qui ont fait de la philo pensent que ça permet de prendre du recul. Je pense que ça dépend surtout de sa propre personnalité et de comment on ressent et on perçoit les choses. Certains vont être réceptifs à la philo et y trouver un intérêt, d'autres pas. Pareil pour les matières artistiques...
Comme tu dis ça ne marche peut-être pas pour tout le monde en milieu artistique cette capacité à prendre du recul, mais je pense quand même comme toi que, dans la majorité des cas, ça doit bien aider à avoir une autre façon de vivre les événements.
Depuis internet, je vois de plus en plus souvent des gens qui réclament cette discipline dans tous les cours, à partir de la maternelle. Et il y a quelques années a été projeté à Beaupreau le film "Ce n'est qu'un début" sur une expérimentation de philo dans une classe de maternelle. Le film était suivi d'un débat où les intervenants étaient des instituteurs de Beaupreau, public et privé. Ca m'a bien confortée dans mon idée que c'est plus qu'important. Et avec ce qu'on vient de vivre en début d'année, je suis encore plus convaincue. L'école c'est aussi apprendre à s'exprimer sur les grands sujets de la vie, à écouter l'autre qui aura un avis différent sur le même sujet, à accepter la différence, à se rendre compte que rien n'est tout blanc ou tout noir, qu'il faut savoir nuancer dans la vie, savoir regarder un problème qui nous arrive sous plusieurs angles plutôt que de ruminer en boucle le même raisonnement, que pour tout nous devons avoir un esprit critique et ne pas gober ce qu'on nous dit. En fait, c'est juste apprendre à penser, et c'est quand même essentiel :) ... Voilà le site du film, si jamais tu veux approfondir le sujet : www.cenestquundebut.com/.../
Et désolée pour mes débordement et mon étalage :( Même si c'est un petit peu lié puisque quand la maladie nous frappe, on a intérêt à savoir penser bien pour ne pas sombrer. Tu en sais quelquechose ...
En tout cas je suis tout à fait d'accord quand tu dis que l'école c'est aussi apprendre à s'exprimer sur les grands débats de la vie, tout en sachant s'écouter les uns les autres etc etc. Et si jamais on a une chance d'y parvenir grâce à la philo, alors oui, pourquoi pas la philo dès la maternelle !
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le 14 janvier 2015 :
Ce n'est pas parce que l'on a produit ce film que nous le mettons en avant, mais c'est parce ce que ''Ce n'est qu'un début ''montre à quel point ces ateliers sont importants dés la petite enfance. Chaque culture défend ses interdits, ses raisonnements, chaque individu vient avec son bagage sa famille et son histoire, ces ateliers permettent de mieux comprendre l'autre, son voisin, son camarade de classe en partageant alors ces questions, ces doutes en toute sérénité, car ils privilégient : L'ECOUTE.
Je persiste et signe : ces ateliers à visée philosophique doivent être préconisés dés la maternelle. Il faut impérativement répondre/aider/ former toutes les personnes ayant fait des études Philo ou voulant se former aux pratiques philo avec les enfants pour mettre en place ce dispositif, dans les écoles, hors du temps scolaire, ateliers de bibliothèque et autres lieux d'accueil pour les familles. Nous devons Ecouter pour comprendre et remettre en perspective sous la forme du débat. Ces ateliers ne sont pas là pour convaincre ou changer quiconque du choix de son culte mais pour aider chacun à se comprendre sans ambiguité... On ne peut qu' acclamer quand un enfant de 5 ans dit à sa Mère: -''maman, attends, je réfléchis'"
Source : facebook.com/.../...
Je n'ai pas encore été voir sur le site du film, par contre par rapport à ton idée de proposer cela comme activité pour les nouveaux temps dégagés à l'école, personnellement je ne suis pas pour. Car pour moi cette activité a tout de même un côté scolaire et intellectuel, et demandera une attention de la part des enfants. Or, les temps dégagés étaient prévus à l'origine pour raccourcir la journée scolaire des enfants, en leur proposant des activités à caractère plus ludiques, artistiques, culturelles, sportives etc. Bref, des moments relevant plus de la détente que du travail des neurones. Par contre, lors d'ateliers bibliothèques pendant le temps scolaire, là je trouve que ça aurait toute sa place !
Sinon, sais-tu si ça se fait déjà dans d'autres pays ?
J'avoue qu'aux débuts de facebook, je pensais que ça pouvait largement remplacer les blogs : c'est tellement pratique d'avoir dans son fil d'actu les infos qui nous intéressent et de les partager, d'en discuter. Hélas, je me suis vite rendue compte que pas mal de gens sont plutôt là pour faire du voyeurisme, plutôt que d'échanger des idées. Grosse déception ! Tu vois, ça revient encore à l'histoire de la philo : les gens ne savent pas partager des idées alors qu'on a un outil incroyable à notre disposition !
Sinon, je n'ai pas du tout en tête quel pays fait quoi en matière de philo. Mais en demandant à Google, tu vas trouver plein d'infos, de partages d'expériences, car même si ça n'est pas dans les programmes officiels, c'est quand même pratiqué dans certaines écoles. Et aussi dans les périscolaires : il existe par exemple des "goûters-philo" pour les petits...
Je trouve que ça devient de plus en plus urgent, sachant qu'il faut que ce soit pratiqué longtemps pour un effet sur la population. Et quand on voit le déversement de haine à l'occasion des élections, sans parler des attentats, il serait bon de se poser les bonnes questions sinon ça va nous péter au nez :(
Je viens de lire cet article et tes échanges avec MémJo. Je ne sais pas si c'est le fait d'être artiste qui permet de voir et vivre les choses d'une manière plus positive. Ne serait-ce pas tout simplement notre philosophie de vie et notre chemin de vie qui nous a amené là ou nous sommes à ces moments là?
Oui, sans aucun doute ce que l'on vit nous construit et fait de nous ce que nous sommes, mais je pense que les personnes qui ont une âme d'artiste comme on dit sont plus cool... J'ai l'impression que les artistes sont plus épanouis et qu'il est plus rare de les voir enfermés dans des schémas de vie rigides, dans la routine, et avec des façons de penser pessimistes et négatives.
Mais bon peut-être est ce seulement une idée que je me fais, et dans tous les cas heureusement qu'il y a plein de personnes qui ne sont pas des artistes et qui voient les choses de façon positive !
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