- Publication : 14 avril 2015
Episode 20 : Une évaluation psychométrique...
Jérémie a une grande soif d'apprendre. Tous les intervenants du SESSAD le constatent, et on nous dit qu'il faut faire attention à ce qu'il ne néglige pas les choses plus simples.
C'est vrai qu'il est vraiment très demandeur, curieux, et qu'il s'intéresse à de nombreux sujets : à la maison, les encyclopédies pour enfants commencent à s'accumuler sur les étagères de la bibliothèque.
Mais à l'école, Jérémie s'ennuie ! La maîtresse nous alerte, car il semblerait qu'il ait un comportement opposant et se moque un peu du travail à réaliser.
L'ergothérapeute quant à elle note un comportement de provocation, comme s'il voulait attirer l'attention sur lui.
Alors, chacun y va de son interprétation et de ses explications, et une interrogation finit par ressortir : "Et s'il était précoce ?".
Moi, je pense juste que le scénario que je redoutais est en train de se produire : oui, Jérémie s'ennuie parce qu'il est en CP, l'année de l'apprentissage de la lecture, et qu'il sait déjà lire. C'était prévisible, presque comme une évidence... Et c'est précisément ce que je craignais en lui apprenant à lire plus tôt...
Du moins, c'est de cela que je me persuade... Car si Jérémie est vraiment un enfant précoce, je verrais cela comme une difficulté supplémentaire.
Pour l'heure, le SESSAD souhaiterait évaluer la précocité intellectuelle de Jérémie, et nous conseille une évaluation psychométrique. Pour son bien, et parce que je ne veux pas passer à côté de quelque chose d'important, nous acceptons...
L'évaluation a lieu en deux fois, les 13 et 21 février 2002, dans un cabinet d'orthophonie et de neuropsychologie qui nous a été recommandé par le SESSAD.
Il y a différentes épreuves, qui permettent d'évaluer le langage, l'efficience intellectuelle, et la mémoire.
La conclusion de cette évaluation décrit Jérémie comme un enfant jovial, pétillant, vif, curieux et plein d'humour. Elle indique qu'au cours des différentes épreuves, il a adopté des comportements liés aux situations d'évaluation qui l'ont poussé à fuir, à éviter, et que ses performances apparaissent donc hétérogènes.
Le compte-rendu précise que "son attitude pourrait montrer des difficultés à se situer, d'image de soi mal installée ou perturbée par le handicap moteur. Jérémie essaierait de compenser par une toute puissance qui le conduit à adopter des comportements d'affront face à l'adulte".
Bref, Jérémie n'est pas un enfant précoce. Je suis donc ravie, car je trouve que cela simplifie les choses.
Pour ce qui est de son comportement, il est possible que Jérémie ait du mal à se situer par rapport à son handicap...
Mais tout est très vite rentré dans l'ordre lorsqu'il est passé en CE1. Je reste donc persuadée -à tort peut-être- que le problème était seulement lié à son ennui à l'école en raison de son apprentissage prématuré de la lecture.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
A suivre...